Pour le plaisir du goût…

LA PRUNELLE SAUVAGE

Notre épine noire n'est pas seulement le grand méchant que craint la plupart des mammifères -dont l'homme- qui ne peut y pénétrer ;à l'exception toutefois du sanglier dont la peau épaisse résiste aux assauts de ses rameaux épineux lll n'a évidemment pas mille et une vertus, mais il en possède quand même un certain nombre si l'on tient compte de toutes les Et ce n'est pas tout. ll représente au printemps un havre de paix pour les oiseaux comme le merle, le verdier, le chardonneret,... qui nichent à l'abri de sa protection efficace contre les chats et autres prédateurs à deux ou quatre pattes. Les insectes profitent également de sa provende au sortir de l’hiver et se gavent du pollen et du nectar nécessaires à leur survie et à celle de leur progéniture. Son feuillage est très attractif pour les chenilles de plus de soixante espèces de papillons, dont l'un des plus beaux de nos régions, le flambé…Et, cerise sur le gâteau, son noyau peut héberger la larve d'un joli petit charançon, le rhynchite du prunellier, de couleur verte aux reflets cuivrés pourpres ! Dès le printemps, le prunellier sauvage (Prunus spinosa), ou épine noire se fait remarquer par sa robe de fleurs blanches devançant, de plusieurs jours, l'apparition de ses feuilles, un bon repère pour le retrouver le moment de la cueillette de ses baies venu. C'est après les premières gelées que les prunelles se cueillent sur l'arbuste (attention aux épines à la piqure très douloureuse), lorsqu'elles sont blettes, c'est-à-dire un peu molles. N'attendez pas trop pour deux raisons. D'une part les oiseaux frugivores peuvent faire leurs propres récoltes avant les gelées car l'amertume ne les rebute pas. D’autre part les fruits trop flétris sont rapidement vidés mais on n'en fera pas des folies. Si vous êtes pressé, la récolte peut se faire dès septembre-octobre selon les régions, une fois les fruits bleu-noir bien formés. Dans ce cas, placez-les dans le congélateur pendant quelques heures; ils devront alors être rapidement mangés de leur pulpe par dessiccation et tombent ; les fruits ainsi récoltés sont certes un peu moins amers et astringents, ou transformés. Les utilisations les plus fréquentes sont les boissons, liqueurs, eaux-de-vie ou vins de prunelles. On peut aussi en faire des fruits séchés (comme les pruneaux d'Agen) et s'en servir pour préparer des tisanes. La récolte des fleurs a lieu avant leur complet épanouissement. On les fait sécher dans des endroits secs et aérés ; elles ont des propriétés calmantes, dépuratives, légèrement diurétiques et laxatives. Les feuilles se récoltent également au printemps. La prise de deux tasses de décoction ou d'infusion de feuilles fraîches ou sèches, à raison d'une demi-poignée dans un litre d'eau chaude, permet de faire une cure revigorante. Enfin n'oublions pas que l'écorce, astringente comme les fruits, mais également fébrifuge (elle fait tomber la fièvre), a été utilisée par nos anciens, réduite en poudre, comme dentifrice.

Recette du "Patxaran"

Le mot « Patxaran » vient du basque baso aran qui signifie prune sylvestre et dont le fruit est la baie d'épine noire. On fabrique avec ses baies un excellent vin apéritif par macération. Voici comment procéder. lngrédients - de l'anisette pour Patxaran (de 21 à 28°1 ; par exemple une anisette à 24° (vendue en Espagne en bonbonne de 3 litres), - des prunelles, - des bâtons de cannelle.

Etape 1 : Repérer les arbres en fleurs au printemps, souvent sur les bords des chemins ou dans d'anciennes haies

Etape 2 : Récolter les fruits de septembre, en plaine, jusqu'à début novembre en montagne. Le meilleur fruit est, rappelons-le, celui qui a pris la gelée. Les mettre le cas échéant quelques heures au congélateur.

Etape 3 : Remplir la -ou les !- bouteille avec les prunelles. ll est impératif d'en mettre suffisamment pour donner la saveur au mélange ; 1/3 de baies par bouteille est une bonne dose.

Etape 4 : Remplir complètement la bouteille ainsi préparée d'anisette ; ajouter 2 bâtons de cannelle, boucher convenablement et laisser se faire la macération.

Etape 5 : Ill faut environ 6 mois au breuvage pour atteindre une macération suffisante. Patience, donc, ... et à servir bien frais à l'apéritif. Petite astuce : pour conserver une bouteille ouverte plus longtemps, il faut en retirer les baies à la première ouverture !

Reportage Outback Images – Texte Alain Caliot et François Vernier, photos Alain Caliot

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