Home / Reportages / Nos fêtes traditionnelles / La cornemuse, indispensable instrument du folklore de nos terroirs 60LA CORNEMUSE indispensable instrument du folklore de nos terroirs La cornemuse a suscité de nombreuses légendes, et les autorités religieuses l’ont fait considérer comme l’instrument du Diable, qui achète les âmes des musiciens désireux de savoir bien jouer et qui alors entraînent à leur perte tous les danseurs qui se laissent mener dans cette danse. En Berry, c’est l’instrument du Meneur de loup ; en Auvergne, elle se met très fréquemment à jouer toute seule, même cachée au fond d’un coffre ; en Bretagne, la nuit, elle se balance dans les airs, au-dessus de la lande. Quel est donc cet instrument, dont les origines se situent en Egypte et en Grèce antique, et qui est devenu aujourd’hui une pièce indispensable au folklore de nos Terroirs ? Ces lointaines –et à vrai dire encore incertaines- origines de la cornemuse remonteraient aux clarinettes et hauts bois, ou chalumeaux, joués en flux continus, la réserve d’air nécessaire étant contenue dans les joues des musiciens. Ces instruments seraient arrivés chez nous grâce au commerce que les Grecs et les Romains faisaient avec les Celtes du bassin méditerranéen. Une peau d’animal aurait ensuite été ajoutée à ce chalumeau ; c’est la naissance de la cornemuse. A la chute de l’Empire romain, les légionnaires ont conservé l’instrument et, en se fixant çà et là, ont contribué à le faire connaître dans toute l’Europe. On sait que la cornemuse écossaise a fait son apparition il y a mille ans. Les bourdons apparurent à la fin du 12e siècle ; le 2e bourdon fut ajouté par les Irlandais et les Ecossais et le 3e bourdon apparut aux 17e et 18 siècles. Arnaud Guenzi, facteur de cornemuse, nous accueille dans son atelier situé à Riousse, dans la Nièvre, au bord de l’Allier, et nous fait découvrir les différentes pièces qui composent une cornemuse : le tuyau pour l’admission de l’air, le chalumeau, ou haut bois, pour jouer la mélodie, les 1 à 3 bourdons pour les basses, leur fabrication et leur finition, et enfin la confection de la poche, ou réserve d’air, taillée dans une peau de chevreau, de bouc ou de mouton. La cornemuse est l’essence même des mouvements folkloriques, car exprimant sans doute la recherche nostalgique de nos racines traditionnelles. Il n’est qu’à voir le succès du Festival Interceltique de Lorient qui attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs venus entendre les airs de cornemuses et de leurs proches parents, les binious bretons.
Reportage Outback Images : Texte et photos Alain Gaymard ![]()
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