Là-haut on fauche…

Le village de la Grave situé dans les Hautes-Alpes offre un paysage alpin hors du commun. D'un côté de la vallée se dresse le majestueux Pic de la Reine Meije. De l'autre s'ouvre une étonnante montagne façonnée par l'homme. En effet, les pâturages verdoyants ont été transformés au fil des âges en terrasse de culture, puis de fauchage, dont les nombreuses parcelles témoignent encore des partages entre fratries. Ainsi sculptée et redessinée, la montagne peut être exploitée par les agriculteurs. Mais ce n'est pas sans mal car les parcelles restent abruptes et petites, ce qui empêche l'accès aux tracteurs. Au-dessus du hameau du Chazelet, à plus de 1800 mètres d'altitude, une famille continue de travailler « à la main ». Ils profitent de l'été, pendant que le bétail est en alpage, pour faucher leurs parcelles. Parents, enfants et cousins mettent la main à la pâte. A l'aide d'une moto-faucheuse, l'herbe est coupée, puis retournée avec un grand râteau. Une fois sec, le foin est poussé dans les pentes, là où la botteleuse pourra accéder. Mais cela ne représente qu'une mince partie de leur travail. Car au fil du temps, la montagne s'est dépeuplée et la main d’œuvre raréfiée. Les jeunes sont partis à la ville ou se sont installés en plaine exploiter des parcelles de terre plus faciles d'accès. Alors, depuis une trentaine d'années, la famille s'est regroupée avec trois autres agriculteurs pour travailler en collaboration. Ils ont mis en commun leurs terres et leurs outils afin d'ouvrir les champs et ainsi faciliter la mécanisation. Les agriculteurs se répartissent le travail : le matin l'un d'entre eux fauche et l'après-midi deux autres « andaine » et « bottel ». Puis le soir, les jeunes viennent ramasser les bottes et les répartissent dans les différentes granges. L'objectif est de remplir les neuf greniers d'ici la fin de l'été. Qu'importe de quel champ provient le foin. Malgré le travail en commun, de nombreuses parcelles ne sont plus entretenues et la végétation reprend doucement sa place. Dynamiser et moderniser l'activité leur semble être les maîtres-mots pour continuer à travailler et ainsi conserver ce paysage et cet héritage d’exception.

Reportage Outback Images :Texte et photos Floriane Deysse

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