Les stratégies de survie animale se présentent sous d’innombrables facettes : la gazelle mise sur sa capacité à courir, le hérisson compte sur son aptitude à se mettre en boule, la taupe fait usage de son adaptation à évoluer sous terre… Certaines espèces ont choisi quant à elles de faire corps avec leur milieu et ainsi de « disparaître » aux yeux de leurs prédateurs. C’est ce camouflage adapté, ce mimétisme parfois spectaculaire, qui leur permet de survivre et de perpétuer leur lignée.
Si les couleurs et les formes cryptiques de certains animaux avec le végétal atteignent des niveaux de sophistication extraordinaires en forêt tropicale, notre nature environnante n’est pas dépourvue d’exemples étonnants. Les partisans de l’homochromiesimple sont ton sur ton avec leur milieu de prédilection. Si la plupart bénéficient d’une coloration terne (certainesalouettesdes milieux désertiques ou descriquetsvivant sur des sols dénudés), d’autres, au contraire, sont des animaux très colorés (perroquets ouperruchesà la lumineuse coloration verte se fondant admirablement avec le feuillage des arbres). L’homochromie simple est aussi celle d’une partie de la faune arctique (ours blanc,renard polaire) et des reliques glaciaires de nos montagnes (lagopède alpin, lièvre variable) dont beaucoup se singularisent par un changement saisonnier de leur livrée qui blanchit en hiver, en réponse au revêtement neigeux.
En dissociant visuellement leur anatomie en plusieurs parties qui paraissent alors indépendantes, des espèces animales peuvent espérer en duper d’autres. C’est le cas des rayures chez lemarcassin, des dessins en zigzags de nombreuxserpents, de la toison ocellée dujaguar… Ce phénomène des motifs disruptifs est en outre mis en valeur par les jeux d’ombre et de lumière qui atténuent le relief.
Si l’on ajoute à cela l’ombre inversée (chez les espèces qui arborent un dos sombre et une face ventrale claire), l’homotypie(mimétisme des formes), l’homochromie (mimétisme des couleurs) et lesdéguisements(habillage d’une silhouette avec des accessoires empruntés au décor), force est d’admettre que la nature ne manque pas d’imagination pour protéger ses habitants et assurer leur discrétion.
Et que dire ducaméléonqui change de couleur en fonction de son humeur !